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les amis de sister amili
12 novembre 2010

5ème voyage en Inde du Sud

VOYAGE EN INDE DU SUD DU 2 AU 27 OCTOBRE 2010

Ce 5ème voyage en Inde a été en grande partie motivé par la proposition d’un partenariat entre l’association HELP INDIA et notre association partenaire P.O.P.E, suite à une rencontre en juin dernier avec le Président de HELP, Monsieur André Mage lors de son passage à Mulhouse. Cette ONG accompagne et suit les malades touchés par le virus du SIDA en leur assurant traitement et conditions de vie décente. Elle distribue gratuitement de la spiruline ainsi que d’autres médicaments et supports nutritifs nécessaires à l’amélioration des conditions de santé des patients séropositifs.

J’avoue avoir été très touchée et séduite par la gratuité de la démarche consistant à partager un savoir faire et une expertise dans la prise en charge du SIDA en Inde dans une volonté commune d’aller vers les plus pauvres, par un partage des connaissances et des expériences de terrain.

help_kavali_

L’association HELP INDIA TRUST (www.help-kavali.org) a été créée et est dirigée par André Mage qui vit en Inde depuis plusieurs années déjà, et dont la connaissance de l’Inde est impressionnante. Il avoue néanmoins avec beaucoup d’humilité que « chaque jour il continue d’apprendre » et qu’un esprit occidental ne pourra jamais comprendre totalement l’esprit indien.

Nous nous sommes donc rendus avec Kokila (staff nurse), LourdeMary (health worker) et Rosario le directeur de POPE à Kavali, petite ville de l’Andhra Pradesh, l’état situé juste au dessus du Tamil Nadu, le long du golfe du Bengale. Cet état que je ne connaissais pas est plus pauvre que le Tamil Nadu, oublié des circuits touristiques. Ce séjour m’a permis de découvrir une Inde encore plus authentique. J’y ai découvert les villages de pêcheurs et leur mode de vie traditionnel, différent de celui des villages ruraux du Tamil Nadu que je connais mieux.

Après 5 heures de bus pour aller de Tiruvannamalai à Chennai, la capitale du Tamil Nadu et 4 heures de train pour rejoindre Kavali, nous avons été chaleureusement accueillis à la nuit tombée par André, Sambu, son bras droit indien et le jeune Shiva, tout embarrassé de m’offrir la traditionnelle guirlande de fleurs signifiant la bienvenue. André nous présente le programme des jours à venir, avant de nous laisser diner et sombrer dans un sommeil bien mérité, les transports indiens n’étant pas de tout repos.

Dès le lendemain, nous entrons dans le vif du sujet par la découverte de leur ferme de spiruline, à 1 heure de route de Kavali, au milieu des rizières et autres champs de coton. Ramu dirige la ferme installée sur un terrain lui appartenant, et y emploie un couple de séropositifs et leurs deux enfants. Ils vivent là, et perçoivent un salaire équitable. La ferme permet ainsi de faire vivre dignement une famille touchée par le virus, le travail leur apportant dignité et motivation à combattre la maladie. De plus, cette ferme est source de revenus, et permet en partie de financer les deux dispensaires créés par HELP.

ferme_spiruline_

nouilles_de_spiruline_

Petit rappel sur la spiruline : c’est un micro-organisme, considéré comme une algue ; Elle contient une mine d’énergie dans un très petit volume. En raison de sa richesse nutritive et du fait qu’elle peut être produite localement, la spiruline est intéressante dans les pays où sévit la malnutrition. Elle est censée augmenter les défenses immunitaires, ce qui est particulièrement recherché dans le traitement du SIDA et a un effet désintoxiquant. La posologie recommandée est de 3 à 5 grammes par jour, soit de 6 à 10 gélules. La spiruline est devenue populaire dans les pays industrialisés en tant qu’aliment santé ou supplément alimentaire.

La culture de spiruline est effectuée en pleine campagne ; Les bassins sont exposés au soleil et protégés de la pluie, ils bénéficient des meilleures conditions d’hygiène. L’eau est remuée régulièrement pour rester chargée en oxygène. Tamisée et compactée, la pâte de spiruline est ensuite pressée. Les filaments ou nouilles sont alors séchés au soleil. Dans un second temps, la spiruline est mise dans un four à 62° pendant 1h30. Diverses analyses bactériennes sont effectuées très régulièrement.

La spiruline contient de nombreuses protéines végétales, des B-carotènes, de la vitamine A, de nombreuses autres vitamines, du fer (50x plus que dans les épinards) et de l’acide gamma-linolénique (acide gras de la famille des omégas 6).

ferme_

                     

Après cette très instructive visite, l’après midi est consacrée à la découverte de la maison bleue, véritable QG de HELP à Kavali. Nous visitons l’atelier de Kalamkari avec Catherine, l’épouse d’André, véritable artiste qui met son talent au service des victimes du sida. L’atelier qu’elle dirige emploie 10 femmes, dont 7 sont séropositives. Là encore, cet emploi leur permet de maintenir leur foyer à flot, la plupart d’entre elles ayant des maris alcooliques, violents ou absents. « Les femmes sauveront l’Inde » dit le père Ceyrac. Ce qui est sûr c’est qu’elles sont admirables de courage et d’abnégation, entièrement dévouées à la survie de leur famille. Catherine me confie que l’atelier est devenu pour bon nombre d’entre elles un havre de paix, un refuge. Certaines sont battues la nuit, et cependant viennent travailler la journée pour laisser libre cours à leur talent artistique, révéler la beauté qui est en elles.

Alors me direz-vous, qu’est que le Kalamkari ? C’est un art graphique traditionnel pratiqué en Andhra Pradesh. Grâce à un bambou muni d’un réservoir appelé kalam, on dessine sur une toile en coton des motifs ornementaux et un sujet central, souvent narratif avant de colorer et de cuire l’ensemble en ayant recours à des teintures végétales.

Lorsqu’une nouvelle femme arrive à l’atelier, elle passe les trois premiers mois à dessiner inlassablement sur des cahiers les différents motifs que l’on retrouvera sur le tissu ; Il s’agit d’acquérir le geste pour qu’il devienne un automatisme car le travail sur toile ne souffre aucune imperfection, ni aucune erreur, l’encre utilisée étant indélébile. Catherine s’émerveille toujours encore du développement des talents artistiques de ces femmes que rien ne prédestinait à exercer cet art ancestral. Bien sûr, certaines sont plus douées que d’autres, et révèlent de véritables talents insoupçonnés. Ce qui est passionnant également est que chacune d’elles participe à toutes les étapes de confection de l’œuvre. Ce n’est en aucun cas un travail à la chaîne. Chacune trace son dessin au fusain, repasse l’ensemble des traits à l’encre, avant de remplir la toile de couleurs à l’aide des pigments végétaux, préalablement préparés par leur soin, puis participent à l’étape finale du lavage qui va révéler les couleurs, et donc le kalamkari dans toute sa splendeur et son caractère unique.

kalamkari_

De source de revenus, leur travail devient source de fierté, de par l’expression artistique mais également car il permet à HELP de dégager des bénéfices permettant de faire vivre les dispensaires et ainsi de permettre à de nombreux malades d’être pris en charge. En effet, la vente en France des Kalamkari par Catherine qui organise plusieurs expositions par an dans différentes villes (dont Paris du 1 au 12 décembre) permet de financer les activités de HELP à hauteur de 70 %, ce qui est remarquable.

Une fois par an, Catherine emmène ses protégées à Sri Kalahasti, ville où exercent les grands maîtres du Kalamkari. Cette sortie, joyeuse, unique sortie de l’année pour la plupart, est une bouffée d’oxygène pour ces femmes dont le quotidien est ponctué de souffrances acceptées et vécues avec dignité et résignation.

Outre la formation à la prise en charge du SIDA, c’est tout ces aspects là que je voulais faire découvrir au directeur de POPE. En effet, il est primordial qu’à l’avenir POPE trouve une partie des fonds nécessaires à son fonctionnement par des activités propres. La crise financière en Europe a considérablement affecté le montant des donations. Cela permettrait à POPE de s’affranchir peu à peu d’une dépendance financière et permettrait également aux dalits de gagner en dignité et fierté en participant eux-mêmes à leur propre développement.

La journée ne s’est pas arrêtée là, puisque la soirée a été consacrée à assister à une activité « prévention » dans un village de pêcheurs. HELP en organise 3 à 4 par mois. Il s’agit de projeter un film réalisé par le gouvernement indien qui présente le SIDA, sa prévention, sa prise en charge thérapeutique, et tout cela « à la sauce Bollywood », entendez par là, agrémenté de danses, dont la remarquable danse du condom, l’éternel mal-aimé !! Il faut savoir que les indiens sont particulièrement friands de films et que c’est un excellent support pour diffuser des informations essentielles de manière ludique, tout en amenant une animation dans le village. A la fin de la projection, des préservatifs sont distribués et André et Sambu présentent leur association, leur travail aux dispensaires, leur suivi sur le terrain, et encouragent les villageois à se protéger, à se dépister surtout lorsqu’ils présentent des symptômes évocateurs.

consult_domicile

Le lendemain, nous découvrons le travail de fond de HELP lors de la tournée des « travailleurs de santé » dans les villages de pêcheurs. Tous les patients suivis à la Maison Bleue, le sont également à domicile. Il s’agit de vérifier la bonne prise médicamenteuse, l’absence d’effets secondaires, de résistances au traitement… La situation de la famille est également évaluée. Selon le cas, un support nutritionnel est accordé, un soutien éducatif aux enfants. L’ensemble des besoins n’est jamais pris en charge en totalité, pour éviter un assistanat préjudiciable.

village_pecheur

J’avoue avoir été frappée par le regard triste de certains enfants séropositifs, souvent déjà orphelins, qui doivent sentir que leur avenir est compromis. HELP lutte avec courage et ténacité pour leur apporter espoir, réconfort, ne ménageant pas ses efforts pour convaincre un enfant de poursuivre sa scolarité, de se soigner. Parfois, il faut s’incliner devant un refus obstiné. C’est pour que les enfants profitent de leurs parents le plus longtemps possible que toute cette énergie est déployée également. Un orphelin est plus vulnérable encore qu’un autre et une proie facile pour devenir un enfant travailleur, ou pire un travailleur du sexe. Le SIDA fait bien des ravages et des dommages collatéraux que beaucoup s’obstinent à sous-estimer voire à nier. Quel est le prix d’une vie humaine dans un village pauvre et reculé d’Inde ? Qui se soucie de ces vies brisées ?

L’accueil est néanmoins très chaleureux et je retrouve cette hospitalité si typiquement indienne, cette générosité sincère. Des femmes courent derrière moi pour me serrer la main après que j’aie demandé à Sambu de les remercier chaleureusement de leur accueil, puisque je ne connais aucun mot en telugu Que d’émotions échangées dans ces regards, nous nous rencontrons au-delà des mots, au-delà des cultures, nous reconnaissant femmes avant tout, appartenant à la même famille humaine. « Les mots sont source d’incompréhension » disait Saint Exupéry. Je retrouve la beauté de la simplicité. Cette magie de l’Inde ne cesse de me fasciner et balaie parfois toutes les douleurs, toutes les difficultés. Ils sont nos maîtres en espérance !

« Une des merveilles de l’Inde, s’il n’y a pas de limites à la misère humaine, il n’y a pas de limites non plus à la beauté qui la transfigure » témoigne un jeune volontaire de Points Cœur.

L’après midi, nous retournons à la maison bleue assister aux consultations du dispensaire. En effet, deux fois par semaine, la MB accueille les patients séropositifs de la région. Chacun a un dossier nominatif, sur lequel on suit l’évolution des cellules CD4. Ce sont elles qui reflètent le niveau de défense immunitaire du malade et la nécessité ou non de le placer sous trithérapie.

help_trust

Les constantes du patient sont prises à chaque fois (pouls/tension/poids/température). L’infirmière étudie le dossier, vérifie la fréquence d’analyse des CD4, le cas échéant envoie le patient chez le conseiller spécialiste du SIDA. Celui-ci reçoit tout nouveau patient et revoit régulièrement les patients pour leur rappeler l’importance d’une bonne observance thérapeutique, d’une nourriture de qualité (c’est parfois une gageure dans les milieux très défavorisés), de rapports sexuels protégés etc… Ensuite, le patient est vu par le médecin qui détecte et traite les maladies dites opportunistes, qui sont une des spécificités de la maladie SIDA. En cas de problème aigu, il peut prescrire des soins d’urgence, effectués par l’infirmière au premier étage de la MB, notamment perfuser un patient très déshydraté. En cas de situation plus sérieuse, le patient est adressé à l’hôpital pour une prise en charge plus longue.

Ces activités de HELP que je viens de vous décrire sont déclinées dans deux centres, celui de la MB à Kavali qui traite principalement les malades issus des villages de pêcheurs environnants, l’autre situé à Kandukur, à l’intérieur des terres, où d’autres problèmes font craindre une flambée du virus HIV. En effet, André m’explique que l’extrême pauvreté pousse certaines femmes à se prostituer pour une poignée de roupies à l’issue d’une journée de travail aux champs pour subvenir aux besoins de la famille. Il faut savoir qu’une femme est beaucoup moins rémunérée qu’un homme, à travail égal, mais cela n’est malheureusement pas une spécificité indienne. Il n’y a pas de limites à ce à quoi la pauvreté peut acculer !

HELP suit ainsi 300 patients, ayant fait le choix de la qualité du suivi plutôt que de celui de la quantité, bien que les besoins soient immenses. Tous les malades qui reçoivent une trithérapie, délivrée par l’hôpital gouvernemental de Nellore sont véhiculés, accompagnés par du personnel de HELP, condition incontournable à un suivi de qualité, les patients se laissant vite décourager par la durée du transport, la perte d’une journée de travail ….

Le SIDA essaime aussi beaucoup en Inde par le biais des chauffeurs routiers qui passent de longues journées loin de leurs familles, ayant recours à la prostitution, ramenant ensuite le virus dans leur foyer, dans l’indifférence générale, le sujet étant encore particulièrement tabou dans cette société conservatrice.

Je suis particulièrement reconnaissante à André, Catherine et Sambu de nous avoir offert la possibilité de découvrir leur travail, leur mode de fonctionnement, leurs joies et leurs déceptions. Pour ma part, j’ai été très heureuse de découvrir un autre état indien ; de me baigner dans le golfe du Bengale en sari, d’assister à une « cérémonie des bracelets ».

ceremonie_des_bracelets_

Ramu nous a en effet conviés à cette fête haute en couleur donnée à l’occasion du 5ème mois de grossesse de sa fille. Quelle profusion de saris chatoyants, de bijoux, de fruits. La soirée haute en couleurs témoigne d’une certaine évolution de l’Inde éternelle, en ce que Ramu, le brahmane, a invité, outre sa famille, les femmes de l’atelier de kalamkari, séropositives et dalits pour la plupart. De plus, ce fut la fête du pardon puisque la fille de Ramu s’était enfuie la veille de son mariage arrangé pour épouser l’élu de son cœur, quelques années auparavant. Sans nul doute, quelques décennies plus tôt, cette histoire se serait finie tragiquement pour laver l’honneur de la famille, ou du moins par une répudiation définitive. Alors quelle merveille cette soirée où furent célébrés tout à la fois l’amour, l’amitié, la maternité, le pardon, en bref la vie !

Voici maintenant des nouvelles de POPE et de son centre de santé rural. D’abord pourquoi cette dénomination ? En Inde, les hôpitaux sont soumis aux lois des entreprises, c'est-à-dire qu’ils ont vocation à générer des bénéfices substantiels. Or, Rosario, le directeur de POPE veut signifier par cette appellation que ce centre de soins est dédié aux pauvres et aux exclus, et n’a pas vocation à faire des bénéfices autres que ceux permettant de couvrir les frais de fonctionnement.

hopital

Le bâtiment est maintenant achevé. Le campus de POPE commence d’ailleurs à avoir de l’allure avec ses arbres plantés en bordure de l’allée centrale, son éclairage solaire permettant aux enfants d’étudier à la nuit tombée sans être tributaires des nombreuses coupures d’électricité. Durant mon séjour, le raccordement à l’eau a été réalisé. Une grande tranchée à été creusée permettant de relier l’énorme réservoir d’eau à la fois à l’hôpital ainsi qu’au bâtiment abritant toilettes et douches, en cours de construction pour répondre aux normes du gouvernement indien en matière d’accueil et d’hébergement d’enfants. IMGP7850_

La prochaine étape consiste à équiper le bâtiment pour lui permettre de recevoir les patients pour les consultations externes mais également pour les hospitalisations. Le budget avoisinant les 18 000 euros a été soumis à l’association Page d’Ecriture qui soutient POPE depuis de nombreuses années, et qui a généreusement accepté de financer cet investissement indispensable. Eliane, secrétaire de Page d’Ecriture et infirmière de formation, effectue un séjour de 5 mois à POPE. Elle nous tiendra au courant des avancées du projet. Elle souhaite participer au développement d’une activité de médecine naturelle. Sa présence est très appréciée parmi les enfants qui souffrent de l’absence d’une présence maternelle à leurs côtés.

L’équipe paramédicale commence à se constituer. A ce jour, elle est constituée de 8 personnes, dont les salaires sont pris en charge par notre association.

equipe_pope

Il y a deux infirmières :

  • July : Elle est en charge de coordonner l’équipe, et de former les ANM aux différentes pathologies ainsi qu’aux problèmes spécifiques des personnes vivant en milieu rural. Elle travaille à temps partiel, étant « staff nurse » à l’hôpital gouvernemental, devant « rendre » des années au gouvernement qui lui a financé ses études d’infirmière. Néanmoins, étant très engagée dans le mouvement dalit, elle accepte cette double tâche pour permettre à l’équipe de démarrer sur de bonnes bases. Elle est mariée et est maman d’un petit garçon de deux ans. Elle a fait ses trois années d’études à Chennai, la capitale du Tamil Nadu. Elle touche 5000 roupies par mois, soit 85 euros.

  • Kokila, également staff nurse. Elle a 22 ans. Elle a deux ans d’expérience dans un service d’urgences à Chennai, et six mois dans un service de maternité. En Inde, les infirmières sont habilitées à pratiquer les accouchements, il n’y a pas de formation « sage-femme » spécifique. Kokila est orpheline. Elle est donc hébergée par POPE, ce qui lui permettra d’intervenir en cas d’urgence, étant présente sur place. Elle attend que son frère ainé lui arrange son mariage. Son travail lui permet de participer au financement des études de son frère qui avait lui-même travaillé le temps que Kokila finisse ses études. Les liens de famille sont très intenses au pays tamoul.

kokila

      

Ensuite, il y a 4 ANM :anm

  • Astalakshmi

  • Reika

  • Usharani

  • Sarasvati

Ce sont des Auxiliary Nurse and Midwifery. Elles font un an d’études, dont six mois de cours théoriques, et six mois d’expérience sur le terrain dans les villages en tant que « health worker ». Elles gagnent 1700 roupies par mois, soit 30 euros.

Il y également une Ward Assistant : MaryTamilarasti. Son rôle est d’aider les ANM. Elles n’ont pas d’enseignement théorique, seulement un an de stage où elles assistent les staff nurses et ANM. Elle gagne un peu moins de 30 euros par mois.

Il y a également une femme de ménage.

Pour l’instant, toutes ces jeunes femmes travaillent de 8h à 17 h avec une heure de pose déjeuner. Elles travaillent six jours sur sept.

A partir du mois de janvier, POPE envisage de démarrer une formation pour ANM dans son lycée professionnel, adjacent à l’hôpital. Cela permettra à des jeunes des villages voisins de se former et à POPE de s’assurer un recrutement stable, les études étant financées par POPE contre engagement à servir.

Dans les locaux de l’hôpital rural se trouve une salle dédiée aux formations. Pour l’instant July y forme les membres de son équipe à la prise en charge de l’anémie, particulièrement prévalente dans les villages, au SIDA, à la tuberculose en recrudescence….

Un projet d’éducation sanitaire y est prévu. Notre association souhaiterait financer ce projet dans son intégralité. Il s’élève à plus de 8000 euros. A ce titre, nous avons rempli des demandes de cofinancements à différents mécènes et organismes publics. Deux réponses négatives à ce jour, et deux réponses en attente. Nous frapperons à d’autres portes….

Je voudrais insister sur le fait que je déplore le manque d’engagement des financeurs publics et privés dans les frais de fonctionnement, la plupart des mécènes préférant financer des bâtiments, occultant le fait que pour pérenniser ces bâtiments, il faut les entretenir, et participer au salaire du personnel qui les fait vivre. Ce sont le plus souvent des petites associations comme la nôtre qui prennent en charge de genre de frais, mais nous sommes parfois démunis devant l’ampleur de la tâche…

Actuellement, la tâche prioritaire du directeur de POPE est de recruter un médecin qui accepterait de s’installer à la campagne pour soigner les dalits et autres personnes défavorisées. Plusieurs entretiens d’embauche ont eu lieu, pour l’instant sans résultat.

Les consultations et les soins seront payants, la gratuité étant synonyme d’inefficacité dans bon nombre d’esprits.

Ainsi, une injection coûtera de 30 à 40 Rs, un pansement de 10 à 20 Rs, un comprimé 5 Rs.

Le personnel tient différents registres.

  • Un registre de présence du personnel (payé en fonction du nombre de jours de présence)

  • Un registre de suivi du stock de médicaments

  • Un registre des salaires perçus

  • Un registre des frais perçus pour les traitements effectués

  • Un registre des camps médicaux effectués dans les villages

Ainsi, l’hôpital s’organise peu à peu. Notre esprit occidental pourrait s’irriter quelque peu devant une certaine lenteur, inhérente à la culture indienne. Néanmoins, étape après étape, les choses progressent sur des bases saines, sans précipitation.

J’ai ramené du matériel que l’on m’avait confié en France, notamment des glucomètres, du matériel de chirurgie dentaire récupéré à la suite du départ à la retraite du dentiste du CHM.

Un convoi se prépare, suite à la proposition d’acheminement gratuit d’un container par un membre du rotary club de Mulhouse, président d’une entreprise de transport. Du matériel nécessaire à l’équipement de la future ambulance de POPE nous est généreusement offert par le SDIS de Grenoble.

Des infirmières à domicile nous récupèrent l’excédent de matériel de certains de leurs patients, une infirmière travaillant en Suisse nous récupère différentes attelles et des colliers cervicaux, dont l’usage est unique dans son service.

Il y a donc bien des raisons de se réjouir de la générosité des gens autour de nous, qui se manifeste sous différentes formes.

Un petit mot pour vous dire qu’un groupe de voyageurs mulhousiens s’est rendu en inde du sud en octobre. Ce voyage a permis à Jacqueline, notre première marraine de rencontrer Celin, sa filleule. Jacqueline a été particulièrement heureuse de pouvoir faire sa connaissance.

celin

Le groupe entier a ainsi découvert le Père Isaac, notre autre partenaire. L’occasion lui a ainsi été donnée de présenter son travail de soutien éducatif aux enfants pauvres de son district, semi orphelins pour la plupart. Il a présenté les activités de microcrédit destiné aux veuves, que nous soutenons avec lui. Le groupe a généreusement récolté plus de 500 euros, à l’initiative de Melle Beauté, marraine de ce voyage. Le groupe souhaite maintenant rencontrer des membres d’ASIA pour connaitre l’ensemble de nos activités en inde. Je suis particulièrement reconnaissante à Jacqueline de nous offrir une si belle opportunité  de présenter l’ensemble de nos actions.

Un tout dernier mot pour vous dire que les enfants hébergés à POPE sont toujours aussi accueillants et pleins de joie et de vie. Le centre des filles a particulièrement apprécié l’album photos en scrapbooking réalisé avec amour et talent par notre collègue Danièle.

joies_du_scrapbooking_

    

Elles n’ont cessé de le feuilleter, et de s’extasier devant la profusion de détails et de couleurs présents à chaque page. Un immense merci à Danièle qui a permis ce beau moment de joie partagée. L’album trône maintenant dans la vitrine du centre. Les garçons quant à eux ont découvert avec non moins d’enthousiasme, les joies de l’origami. Une flotte aérienne comprenant de très nombreux appareils a ainsi été élaborée sillonnant le ciel de Thallakulam, et égayant le centre de cris de joie et de « Look Sister, look !! »origami_

Bravo et merci à ceux qui sont arrivés au bout de cette longue lettre !

Vous trouverez d’autres photos illustrant ce voyage sur notre blog

www.associationasia.canalblog.com

Je vous informe d’ores et déjà que nous serons présents aux marchés de Noël de

  • Schlierbach, les samedi 27 novembre de 14 h à 21 h et dimanche 28 novembre de 14 h à 18 heures

  • Dans le hall du Centre Hospitalier de Mulhouse les jeudi 9 et vendredi 10 décembre de 10h à 19 h

  • De Zillisheim de 11h à 21 heures (marché de Noël médiéval)

Vous y trouverez des cartes de vœux, de la spiruline, des kalamkari, des écharpes, ainsi que de l’artisanat de qualité, confectionné avec amour par les petites mains alsaciennes et indiennes illustrant ainsi notre vocation à être un pont entre deux cultures pour que des sourires s’épanouissent de part et d’autre de l’océan !

Vous pouvez continuer à nous aider

  • En venant faire vos achats de Noël sur nos stands

  • En relayant ces informations autour de vous

  • En participant aux salaires du personnel de l’hôpital rural (don ponctuel ou mensuel, même quelques euros par mois sont les bienvenus)

  • En parrainant un enfant (20 euros par mois)

  • En participant à l’achat d’un animal laitier pour une veuve (170 euros)

Merci à toutes les personnes qui nous soutiennent fidèlement de près ou de loin et qui permettent par leur engagement, leurs encouragements, leurs dons de faire vivre et grandir notre association et lui permette de réaliser des actions qui dépassent nos rêves les plus fous.

Alsace, le 8 novembre 2010,

Agnès Muller,

Présidente ASIA

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