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les amis de sister amili
13 octobre 2009

Mon voyage en Inde mars-avril 2009

IMGP1719IMGP2286Mon voyage en Inde du 23 mars au 16 avril 2009

Mon séjour a débuté par une journée à Madras, pour y faire quelques emplettes et surtout rendre visite  au Père Ceyrac  qui vient de fêter ses 95 ans, et qui restera à jamais lié à ma découverte de l’Inde.

Dès le lendemain, je suis partie à la rencontre du nouveau partenaire local de notre jeune association A.SI.A. Il s’agit de l’association POPE (People Organisation for Planning and Education), située près de Tiruvanamalai, à 150 km au sud-est de Madras.  Dirigée depuis plus de vingt ans par Rosario, un avocat indien chrétien et néanmoins intouchable, spécialisé dans les droits de l’homme, POPE se bat pour défendre les droits des dalits (ex-intouchables). En effet, les dalits (« homme brisé » en hindi) sont jugés impurs par les gens de caste et sont ainsi victimes d’un apartheid social, politique, économique, culturel et humain permanent. J’ai pu le constater notamment au niveau des villages où j’ai suivi l’infirmière de POPE. Les maisons dalits sont systématiquement séparées du village principal et ne bénéficient d’aucune infrastructure gouvernementale. 15 % de la population indienne est dalit, même si le système des castes a été officiellement aboli lors de l’indépendance de l’Inde en 1947. Les dalits sont encore trop souvent victimes de violences, d’injustices, et sont clairement considérés comme des sous-hommes. Beaucoup ont tenté d’échapper à leur sort en se convertissant à d’autres religions. Malheureusement, leur situation n’y est pas meilleure. En effet, le système des castes est maintenu de façon sournoise dans toutes les religions du sous-continent. De plus, la conversion les exclut du système de quotas alloués aux intouchables par le gouvernement dans les universités et la fonction publique. De toute façon, cette discrimination positive ne fait que renforcer le mépris qu’éprouvent les gens de caste envers les dalits. Ainsi, POPE, avec peu de moyens tente d’intervenir dans tous les aspects de la vie des dalits en leur procurant éducation, formation professionnelle, accès à la santé, connaissance de leurs droits …. De nombreux projets attendent de voir le jour. Ainsi, POPE souhaite fournir une « case  santé » dans tous les villages dont il a la charge, avec un animateur santé formé à l’hôpital pendant deux mois, qui délivre quelques médicaments et des conseils d’hygiène et alimentaires. POPE prévoit également un centre de réhabilitation pour les handicapés, un hôpital de 20 lits qui dispenserait soins et conseils à la population des villages environnants, et qui ferait la promotion des médecines alternatives (en particulier la médecine ayurvédique, médecine traditionnelle indienne). Il y a pour le moment deux centres d’hébergement pour les enfants ayant quitté l’école pour travailler afin d’aider leurs parents à subvenir aux besoins de la famille. Leur travail ressemble à du pseudo-servage, car ils travaillent souvent aux champs pour rembourser des dettes héréditaires aux taux usuriers, les dalits ne possédant pas de terres. POPE récupère ces enfants de tous âges, les héberge et les scolarise dans le centre de Suvasam la première année, en vue de leur faire réintégrer le cursus scolaire normal. Ces enfants ne rentrent chez eux que pour les vacances.

POPE a également à cœur de promouvoir la culture dalit, qui est en train de disparaître, en dispensant à ses pensionnaires des cours de danse, musique, sport…. Il s’agit en fait de relever le défi de faire prendre conscience à ces enfants qu’ils ont des talents qui ne demandent qu’à s’épanouir, et que par l’éducation ils peuvent prétendre à un avenir meilleur que celui de leurs parents.

En résumé, un projet vaste et ambitieux mais passionnant, à travers lequel se fait tout un travail de conscientisation aux droits afin que les dalits de tous âges et de toute condition prennent leur destin en main et fassent valoir leurs droits inscrits dans la Constitution indienne. Un effort particulier est réalisé en faveur des femmes, dont la situation est souvent des plus précaires, mais « ce seront elles qui changeront l’Inde » d’après le Père Ceyrac.

Concrètement, j’ai passé deux semaines à POPE à découvrir leurs activités. J’ai suivi l’infirmière dans ses tournées dans les villages dalits. J’ai ainsi pu constater à quel point les femmes dalits étaient usées avant l’âge par le travail harassant dans les champs, les grossesses précoces, l’hygiène précaire… Ce sont souvent elles qui maintiennent les familles à bout de bras, de nombreux hommes sombrant dans l’alcoolisme.

Je n’ai pas manqué par ailleurs de passer quelques jours à Dindigul auprès du Père Isaac, notre premier partenaire, responsable de nos parrainages. J’ai pu rencontrer plus de la moitié des enfants parrainés. La plupart sont issus de familles monoparentales, ce qui rend leur situation particulièrement critique en Inde. Le Père Isaac m’a présenté les livrets d’épargne nominatifs des enfants ainsi que les versements effectués par notre association. J’ai pu ainsi constater le sérieux et l’efficacité de notre action.

Il m’a également présenté ses autres projets, notamment l’aide aux veuves, particulièrement éprouvées en Inde et souvent totalement démunies. En procurant une vache laitière à ces femmes, elles sont assurées d’un maigre revenu qui leur permet de subsister. De plus, on leur demande de rembourser petit à petit une partie de la somme déboursée, ce qui à terme permet à d’autres personnes dans le besoin de bénéficier de l’acquisition d’une vache laitière. Le Père Isaac est également le génial inventeur des « parlements d’enfants ». Il a en effet imaginé une prise en charge de leur destin par les enfants. Ainsi, il a constitué des parlements d’enfants qui se réunissent pour parler de leurs problèmes quotidiens ( éducation, santé, environnement, famille,….). Chaque enfant a un portefeuille particulier. On retrouve un ministre de la santé, un autre de l’éducation, de l’environnement, etc… Ils apprennent ainsi lors de leurs réunions hebdomadaires à prendre la parole ainsi qu’à prendre des décisions collectives, telles que nettoyer la rue principale, demander un éclairage public, ou dénoncer par courrier les pratiques d’un instituteur trop violent. Les parlements élisent des représentants au niveau de tout l’état du Tamil Nadu. Cette initiative vient d’être primée par l’UNICEF pour son excellent travail dans le domaine des droits de l’enfant.

J’ai bien sûr rendu visite à ma chère Sister Amili, qui est l’inspiratrice de notre association. Elle est toujours aussi enjouée, et c’est un pur bonheur de passer du temps avec elle et de l’écouter chanter.

Ainsi, nous ne pouvons que nous féliciter de soutenir de tels partenaires, qui consacrent leur énergie à bâtir un avenir meilleur.

Je reviens biensur enchantée de mon séjour indien et très enthousiaste. En même temps, je sens une grande responsabilité envers ces partenaires de qualité et de confiance que j’ai promis d’aider de mon mieux.

Si le cœur vous dit de nous aider à les aider, plusieurs moyens sont à votre disposition :

-         parrainer un enfant pour lui permettre de poursuivre sa scolarité

-         participer à l’acquisition d’une vache laitière

-         participer aux projets de l’association POPE

Notre association est reconnue d’intérêt général et à ce titre vos dons bénéficient d’une déduction fiscale de 66 %.

Je vous remercie de l’intérêt que vous portez à notre petite association, et reste à votre disposition pour toute information complémentaire.

Agnès Muller,

Présidente A.SI.A

lesamisdesisteramili@gmail.com

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