l'ONU au chevet des dalits 15 janvier 2011

Thiruvannamalai, le 16 janvier 2011

Chers Amis,

Salutations de POPE. Comme vous le savez déjà, je suis à allé à New Delhi hier pour participer à une réunion avec M. Guillaume Pfeiffle, chargé des droits de l’Homme auprès de l’ONU, et la rapporteuse spéciale des défenseurs des droits de l’homme auprès de l’ONU. La réunion s’est tenue au bâtiment UNDP (United Nations Development Programmes), 55 Lodhi State, à New Delhi et des militants dalits des droits de l’homme y ont été conviés. La réunion a été organisée dans le cadre de la campagne nationale sur les droits de l’homme concernant les Dalits, à laquelle j’avais activement participé en 2000 en tant qu’organisation populaire durant la conférence de Durban. J’étais heureux de rencontrer tous les représentants nationaux à cette occasion. Comme la plupart d’entre eux m’étaient déjà familiers j’ai pu, à leur demande, les présenter les uns aux autres. Ainsi je me suis senti plus à l’aise dans le hall d’accueil et j’ai attendu quelques minutes avec d’autres militants. Quand les invités de marque sont arrivés, M. Guillaume Pfeiffle m’a tout de suite reconnu et m’a salué. Ce fut un plaisir de se sentir proche d’un représentant international des droits de l’Homme devant les autres personnes déjà familières des Nations Unies et des droits de l’homme à l’échelon national. M. Guillaume Pfeiffle a personnellement insisté auprès des organisateurs pour m’inclure dans la liste des intervenants et les organisateurs étaient également enchantés de me donner la parole devant Madame Margaret, rapporteuse spéciale des défenseurs des droits de l’homme auprès de l’ONU.

J’ai présenté les problèmes suivants durant les 5 minutes qui m’ont été imparties :

1.       Les défenseurs des droits de l’homme impliqués dans le droit à la terre (terres des castes défavorisées distribuées aux Dalits en 1893 par le gouvernement britannique) Les hautes castes abusent

la Police

pour fabriquer des faux cas contre les militants qui réclament les droits des dalits sur les terres. Ce ne sont pas uniquement de simples cas, des militants ont été inclus à tort dans des cas de meurtre ou accusés sous la loi indienne d’usage des armes.

2.       La loi de 1989 – article 1995 de prévention des atrocités contre les castes et tribus répertoriées n’est pas correctement appliquée par la police bien que chaque jour les Dalits font face à diverses atrocités. En particulier, aucun cas n’a été répertorié sous cette loi dans l’état de Pondichéry. Cette loi considérée par

la Police

comme la loi des intouchables affecte les défenseurs des droits de l’homme mis dans l’incapacité de l’utiliser dans un cadre légal.

3. La police est très corrompue et se trouve sous la coupe des secteurs dominants dont elle est abusée et œuvre contre les défenseurs des droits de l’homme et en particulier les Dalits. Ils n’hésitent pas à fabriquer des cas contre les dalits même si ceux-ci sont des membres élus ou des avocats. Je peux témoigner de la manière dont la police fabrique des cas contre les militants, les présidents élus et les avocats, puisqu’ils ont enregistré une plainte volontairement contre moi en 1998 auxquels cette même police s’est référée plus tard.

4. En Inde l’état affiche des aménagements spéciaux pour assurer le développement des Dalits telle que la politique de réservation (système de quota) mais ils excluent les  Dalits chrétiens des possibilités de bénéficier du système de réservation. Egalement en tant que défenseur des droits de l’homme on ne peut pas utiliser la loi de prévention des atrocités des castes et tribus répertoriées lorsqu’on est un Dalit chrétien subissant des atrocités par les groupes dominants.

5. Dans l’état de Pondichéry les Dalits qui ont émigré du Tamil Nadu et vivant depuis près de 40 ans à Pondichéry sont discriminés et on les empêche de bénéficier du système de réservation.

Après la réunion j’ai remercié M. Guillaume Pfeiffle pour cette opportunité et lui ai demandé de continuer à nous guider pour accéder aux mécanismes internationaux de la protection des droits des Dalits en Inde.

Cette rencontre m’a donné une nouvelle entrée pour la lutte des droits de l’homme à l’échelon national pour les droits des Dalits. J’ai eu l’occasion de rencontrer le Père Selvaraj, Directeur de l’unité Dalit de l’Institut Social Indien promue et gérée par les prêtres jésuites en inde. Le Père Selvaraj avait déjà participé à nos côtés dans la lutte des Dalits à travers notre mouvement appelé Dalit Mackal Mandram (Forum des Dalits) de 1998 à 2001 lorsqu’il officiait dans la région de Thiruvannamalai. Ainsi il sera possible d’avoir plus de relations à l’échelon national pour les droits des Dalits.

Je suis très reconnaissant à Agnès Muller de l’association ASIA et à John Eichrodt fortement impliqués dans le réseau des amis de POPE et des Dalits et qui m’ont accompagné et présenté à l’ONU à Genève en juin dernier. Je suis également reconnaissant à ASIA pour le soutien financier de mon voyage afin de participer à cette réunion ainsi qu’aux amis qui m’ont fortement encouragé pour me faire le porte-parole des Dalits « sans voix « en Inde.

R.L Rosario

Président P.O.P.E et Dalit Right Federation